Des planètes naines partout !

mercredi 7 septembre 2011
par  administrateur
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La communauté des astronomes est en émoi depuis l’été 2006, avec le déclassement de Pluton, déchu de son statut de planète pour n’être plus qu’une « planète naine », au même titre que Cérès, qui ne figure dès lors plus parmi les astéroïdes, et Eris, le plus gros objet transneptunien découvert à ce jour.Cela fait déjà quelques années que la découverte d’objets au-delà de l’orbite de Pluton fait la une et le moment paraît donc opportun pour faire le point sur ce sujet.

Eris (2003 UB313)

Eris a été découverte par Mike Brown, Chad Trujillo et David Rabinowitz du California Institue of Technology (Caltech) le 5 janvier 2005 à 11h20 PST (19h20 TU)(1) sur base d’images prises dans la nuit du 21 octobre 2003 depuis l’observatoire de Mount Palomar en Californie (33N22-116W50), USA. Son existence fut rendue publique le 29 juillet 2005.

Comme indiqué en note dans l’article « A propos du statut de Pluton », par Pierre Delmas (Infosophia#51), son nom fut attribué le 13 septembre 2006, malgré le fait que ses découvreurs avaient opté pour Xéna. Inutile de préciser que, entre la déesse des conflits et de la discorde et une figure issue des séries télévisées américaines (« Xéna, la princesse guerrière »…), nous l’avons échappé belle !

Pour rappel, Eris est la fille de Nyx (la Nuit) et la sœur jumelle, mais aussi la compagne, d’Arès (Mars), avec lequel elle fit la guerre contre les centaures. Elle fut à l’origine de la guerre de Troie, offrant à Pâris la pomme d’or (qui est à l’origine de l’expression « la pomme de discorde ») que celui-ci devait remettre à la plus belle des déesses. Elle provoque donc la jalousie et l’envie pour susciter la colère et le combat parmi les hommes. Sa descendance est composée de divinités malfaisantes et abstraites : la Faim, la Peine, l’Oubli, et bien d’autres fléaux(2). Signalons aussi que l’éristique est une forme de dialectique, développée notamment par les Sophistes, qui consiste dans l’art de la controverse, de la dispute et du débat dans le but de parvenir à avoir toujours raison.

Eris, dont la couleur semble être le gris, est le plus gros objet transneptunien découvert à ce jour, son diamètre (environ 2.397 km, d’après les observations du télescope Hubble) dépassant donc celui de Pluton (un peu plus de 2.300 km). Elle est accompagnée par au moins un satellite, découvert le 10 septembre 2005 et nommé Dysnomie(3). Son orbite est très inclinée (environ 45°), plus que celle de Pluton. Sa période de révolution est particulièrement longue puisqu’elle est de 557 années. Elle se trouve actuellement presque à son aphélie (distance maximale du Soleil).

Voici quelques repères permettant de situer sa position en longitude et en latitude(4) :

1er janvier 1900 : 21°35 Poissons 32°S55

9 janvier 1910 : 24°53 Poissons 31°S15

7 janvier 1920 : 27°58 Poissons 29°S38

4 janvier 1930 : 00°53 Bélier 27°S58

2 janvier 1940 : 03°40 Bélier 26°S18

9 janvier 1950 : 06°21 Bélier 24°S33

7 janvier 1960 : 08°55 Bélier 22°S49

4 janvier 1970 : 11°25 Bélier 21°S04

2 janvier 1980 : 13°51 Bélier 19°S17

9 janvier 1990 : 16°15 Bélier 17°S26

7 janvier 2000 : 18°35 Bélier 15°S35

31 décembre 2006 : 20°14 Bélier 14°S17

4 janvier 2010 : 20°53 Bélier 13°S42

2 janvier 2020 : 23°14 Bélier 11°S46

9 janvier 2030 : 25°33 Bélier 09°S46

Sedna (2003 VB12)

Sedna est l’objet transneptunien le plus froid et le plus distant du Soleil connu à ce jour. Découverte par Mike Brown, Chad Trujillo et David Rabinowitz le 14 novembre 2003 à l’observatoire Mount Palomar en Californie (33N22-116W50), USA, l’existence de Sedna fut annoncée publiquement le 15 mars 2004. Les trois clichés du 14 novembre 2003, qui permirent d’identifier l’astre, furent pris respectivement à 6h32TU, 8h03 TU et 9h38 TU(5).

Son nom est issu de la mythologie Inuit, où Sedna est la déesse de la mer, dont sont issues toutes les créatures sous-marines.

L’orbite de Sedna, qui est semble-t-il l’objet le plus rouge du système solaire après Mars, est extrêmement elliptique, tandis que son inclinaison est de 12°. En raison de sa distance (il s’agirait du premier objet repéré dans le nuage d’Oort selon ses découvreurs), l’astre ne met pas moins de 11.374 ans pour accomplir sa révolution autour du Soleil ! Son diamètre est d’environ 1.500 km. A l’heure actuelle, son statut reste ambigu, n’ayant pas été reconnu au titre de planète naine, on le considère comme un astéroïde transneptunien.

Voici quelques repères permettant de situer sa position en longitude et en latitude :

1er janvier 1900 : 07°31 Bélier 08°S29

9 janvier 1910 : 10°10 Bélier 08°S51

7 janvier 1920 : 13°01 Bélier 09°S13

4 janvier 1930 : 16°03 Bélier 09°S36

2 janvier 1940 : 19°20 Bélier 09°S59

9 janvier 1950 : 22°52 Bélier 10°S21

7 janvier 1960 : 26°41 Bélier 10°S43

4 janvier 1970 : 00°49 Taureau 11°S04

2 janvier 1980 : 05°17 Taureau 11°S24

9 janvier 1990 : 10°06 Taureau 11°S39

7 janvier 2000 : 15°20 Taureau 11°S52

31 décembre 2006 : 19°17 Taureau 11°S59

4 janvier 2010 : 21°00 Taureau 12°S00

2 janvier 2020 : 27°04 Taureau 12°S01

9 janvier 2030 : 03°30 Gémeaux 11°S53

Quaoar (2002 LM60)

L’annonce de la découverte de Quaoar date du 7 octobre 2002. Comme la plupart des autres objets transneptuniens trouvés au cours de ces dernières années, c’est Mike Brown et son collègue Chad Trujillo qui sont à l’origine de cette découverte, le 2 juin 2002, depuis l’observatoire de Mount Palomar en Californie (33N22-116W50), USA. Son diamètre est d’environ 1.250 km et sa période de révolution de quelque 286 ans. A l’époque, il s’agissait du plus gros planétoïde jamais identifié, dépassant par sa taille Cérès. Il contribua dès lors à raviver le débat sur le statut de Pluton, qui fut finalement détrôné après la découverte d’Eris. Ce dernier dépasse la taille de Quaoar, ce qui est également le cas de Orcus et de Sedna.

Par rapport aux autres objets de la ceinture de Kuiper, Quaoar a la particularité de suivre une orbite presque circulaire, peu inclinée (8° environ), ce qui est exceptionnel pour un objet de la ceinture de Kuiper.

Quaoar est le nom d’une divinité amérindienne (tribu des Tongva) qui, après avoir ordonné le chaos primordial, disposa le monde sur le dos de sept géants. Il créa ensuite les animaux et l’humanité.

Voici quelques repères permettant de situer sa position en longitude et en latitude :

1er janvier 1900 : 07°33 Lion 07°S07

9 janvier 1910 : 19°42 Lion 06°S08

7 janvier 1920 : 01°51 Vierge 04°S53

4 janvier 1930 : 13°50 Vierge 03°S28

2 janvier 1940 : 25°44 Vierge 01°S54

9 janvier 1950 : 07°34 Balance 00°S16

7 janvier 1960 : 19°26 Balance 01°N22

4 janvier 1970 : 01°19 Scorpion 02°N57

2 janvier 1980 : 13°19 Scorpion 04°N24

9 janvier 1990 : 25°38 Scorpion 05°N41

7 janvier 2000 : 07°59 Sagittaire 06°N41

31 décembre 2006 : 16°37 Sagittaire 07°N13

4 janvier 2010 : 20°31 Sagittaire 07°N24

2 janvier 2020 : 03°15 Capricorne 07°N46

9 janvier 2030 : 16°27 Capricorne 07°N45

Orcus (2004 DW)

Classé parmi les astéroïdes, Orcus a été découvert le 17 février 2004 par Mike Brown, Chad Trujillo et David Rabinowitz. En réalité, les premiers clichés d’Orcus remontent au 8 novembre 1951 (les astronomes parlent dans ce cas de « précouverte »(6)), mais l’astre n’avait pas été identifié à cette époque. Son diamètre est estimé à 1.600 km, ce qui le classe parmi les plus grands objets transneptuniens connus à ce jour. Techniquement parlant, il fait partie des « plutinos » ou « plutiniens », qui sont des objets transneptuniens appartenant à la ceinture de Kuiper, en résonance 2:3 avec Neptune (autrement dit, ils effectuent deux orbites autour du Soleil pendant que Neptune en fait trois). Ces objets partagent en outre avec Pluton le fait de croiser l’orbite de Neptune sans pouvoir être éjectés gravitationnellement par celle-ci. Orcus atteindra son aphélie en 2019.

Son orbite et sa taille étant comparables à celles de Pluton (mais l’orbite est orientée différemment), c’est tout naturellement que ses découvreurs ont proposé de lui donner le nom d’une divinité des Enfers. Ce nom fut adopté le 22 novembre 2004. Orcus est en effet l’homologue de Thanatos, le dieu grec de la Mort (cité par Euripide dans Alceste) qui demeure dans les Enfers, où il a été enfanté par la Nuit en même temps que son frère jumeau, Hypnos (le Sommeil). Si on le confond parfois avec Pluton, Orcus était supposé enlever les vivants de force et les conduire dans les Enfers. On remarquera que sa période de révolution est proche de celle de Pluton puisqu’elle est de 248 ans.

A noter que J.R.R. Tolkien aurait tiré le nom des créatures mauvaises du Seigneur des Anneaux, les orques (orcs en anglais) de celui d’Orcus.

Voici quelques repères permettant de situer sa position en longitude et en latitude :

1er janvier 1900 : 15°25 Poissons 20°N02

9 janvier 1910 : 10°10 Bélier 19°N52

7 janvier 1920 : 02°54 Taureau 16°N49

4 janvier 1930 : 22°41 Taureau 11°N57

2 janvier 1940 : 09°40 Gémeaux 06°N30

9 janvier 1950 : 24°13 Gémeaux 01°N11

7 janvier 1960 : 07°19 Cancer 03°S38

4 janvier 1970 : 19°18 Cancer 07°S50

2 janvier 1980 : 00°31 Lion 11°S24

9 janvier 1990 : 11°04 Lion 14°S24

7 janvier 2000 : 21°30 Lion 16°S48

31 décembre 2006 : 28°48 Lion 18°S06

4 janvier 2010 : 01°50 Vierge 18°S37

2 janvier 2020 : 12°07 Vierge 19°S51

9 janvier 2030 : 22°27 Vierge 20°S35

Varuna (2000 WR106), Ixion (2001 KX76) et bien d’autres…

Varuna est l’un des nombreux objets de la ceinture de Kuiper, autrement dit un « cubewano » (un néologisme inspiré de classical Kuiper belt object, c’est-à-dire « objet classique de la ceinture de Kuiper »), au même titre que Quaoar et bien d’autres. Il fut découvert le 28 novembre 2000 par Robert S. McMillan. Son diamètre est d’environ 1060 km et sa période de révolution est d’environ 283 ans. Sa densité laisserait supposer que ce n’est pas un corps entièrement solide.

Comme d’autres objets précités, Varuna pourrait faire partie des nouvelles planètes naines (selon la nouvelle définition proposée par l’Union Astronomique Internationale), au même titre que Pluton, Cérès et Eris, si l’on venait à prouver qu’il est sphérique. Les autres prétendants à ce statut sont : 2005 FY9, Orcus, Sedna, 2003 EL61, Quaoar, Charon, 2002 TC302, 2002 UX25, 2002 TX300 et Ixion.

Son nom vient d’une divinité Hindoue, chef suprême du monde physique et moral, gardien de l’ordre cosmique. Il punit les menteurs, mais pardonne à ceux qui se repentent sincèrement. Dans l’hindouisme plus récent, c’est un gardien associé aux océans et aux eaux.

Comme pour Orcus, il y eut une « précouverte » datant de 1953.

Voici quelques repères permettant de situer sa position en longitude et en latitude(7) :

1er janvier 1900 : 16°49 Verseau 11°S24

9 janvier 1910 : 00°55 Poissons 14°S06

7 janvier 1920 : 15°20 Poissons 16°S03

4 janvier 1930 : 00°09 Bélier 17°S02

2 janvier 1940 : 15°11 Bélier 16°S58

9 janvier 1950 : 00°07 Taureau 15°S45

7 janvier 1960 : 14°44 Taureau 13°S38

4 janvier 1970 : 28°57 Taureau 10°S43

2 janvier 1980 : 12°39 Gémeaux 07°S15

9 janvier 1990 : 25°41 Gémeaux 03°S27

7 janvier 2000 : 08°29 Cancer 00°N26

26 décembre 2005 : 16°15 Cancer 02°N42

Ixion est un plutino découvert le 22 mai 2001 par le programme Deep Ecliptic Survey (une équipe de huit chercheurs). On ne sait pas grand-chose à son sujet, si ce n’est que son diamètre est estimé à 759 km et que sa période de révolution est d’environ 248 ans, donc également proche de celle de Pluton. Son orbite est d’ailleurs similaire à celle de ce dernier, mais orientée différemment.

Dans la mythologie grecque, Ixion est le roi des Lapithes qui, après avoir épousé Dia, la fille du roi Déionée, refusa à son beau-père les riches présents qu’il lui avait promis, puis le tua en le précipitant dans une fournaise. Coupable de parjure et de meurtre sur un parent, Ixion implora Zeus qui finit par l’inviter à sa table, où il consomma le nectar et l’ambroisie, qui assurent l’immortalité. Mais Ixion tenta alors de séduire Héra, l’épouse de Zeus, qui créa une nuée (Néphélé) pour le tromper. Ixion s’unit à cette apparence et les fruits de ces amours illusoires ne furent autres que les centaures. Hermès reçut pour mission de lui appliquer le châtiment que cet ingrat méritait, le liant au moyen de serpents à une roue qui tourne sans relâche au fond du Tartare, c’est-à-dire aux fins fonds des Enfers.

Voici quelques repères permettant de situer sa position en longitude et en latitude :

1er janvier 1900 : 15°25 Poissons 20°N02

9 janvier 1910 : 10°10 Bélier 19°N52

7 janvier 1920 : 02°54 Taureau 16°N49

4 janvier 1930 : 22°41 Taureau 11°N57

2 janvier 1940 : 09°40 Gémeaux 06°N30

9 janvier 1950 : 24°13 Gémeaux 01°N11

7 janvier 1960 : 07°19 Cancer 03°S38

4 janvier 1970 : 19°18 Cancer 07°S50

2 janvier 1980 : 00°31 Lion 11°S24

9 janvier 1990 : 11°04 Lion 14°S24

7 janvier 2000 : 21°30 Lion 16°S48

31 décembre 2006 : 28°48 Lion 18°S06

4 janvier 2010 : 01°50 Vierge 18°S37

2 janvier 2020 : 12°07 Vierge 19°S51

9 janvier 2030 : 22°27 Vierge 20°S35

D’autres objets découverts au cours des dernières années n’ont pas encore reçu un nom officiel. C’est le cas en particulier de 2005 FY9, 2003 EL61, 2002 TC302, 2002 UX25 et 2002 TX300. Pour les trois derniers cités, il n’y a pas encore – à ma connaissance – d’éphémérides astrologiques ayant fait l’objet d’une publication.

Provisoirement appelé « Easter Bunny » (« Lapin de Pâques »…), 2005 FY9 est d’une dimension se situant entre 1.200 et 1.800 km, ce qui est déjà considérable puisque sa taille serait ainsi supérieure à la plus petite des nouvelles planètes naines, Cérès. L’objet fut en tout cas détecté le 31 mars 2005 par Mike Brown, Chad Trujillo et David Rabinowitz. Sa découverte fut annoncée le 29 juillet 2005, le même jour que celle d’Eris et de 2003 EL61. Tournant autour du Soleil selon une orbite fortement inclinée, sa période de révolution est d’environ 309 ans.

Voici quelques repères permettant de situer sa position en longitude et en latitude :

1er janvier 1900 : 17°42 Taureau 15°S22

9 janvier 1910 : 02°07 Gémeaux 08°S21

7 janvier 1920 : 15°28 Gémeaux 01°S15

4 janvier 1930 : 27°56 Gémeaux 05°N30

2 janvier 1940 : 09°49 Cancer 11°N36

9 janvier 1950 : 21°10 Cancer 16°N53

7 janvier 1960 : 02°32 Lion 21°N13

4 janvier 1970 : 13°44 Lion 24°N35

2 janvier 1980 : 24°49 Lion 27°N00

9 janvier 1990 : 05°38 Vierge 28°N34

7 janvier 2000 : 16°21 Vierge 29°N12

31 décembre 2006 : 23°43 Vierge 29°N07

4 janvier 2010 : 26°47 Vierge 29°N01

2 janvier 2020 : 06°51 Balance 28°N06

9 janvier 2030 : 16°34 Balance 26°N36

« Santa » est l’appellation provisoire pour 2003 EL61, proposée par l’équipe de José-Luis Ortiz, de l’observatoire de la Sierra Nevada en Espagne. L’objet fut découvert le 28 décembre 2004 sur base d’observations effectuées le 7 mars 2003. Il y a d’ailleurs eu une controverse à ce sujet puisque l’équipe du Caltech disposait elle aussi d’images de l’objet, remontant au 6 mai 2004, mais elle n’en avait pas fait état. Ayant perdu la primeur sur ce coup-ci, et soupçonnant l’équipe d’Ortiz d’avoir utilisé une partie leurs travaux figurant sur l’internet, Mike Brown et ses collègues décidèrent alors d’annoncer sans plus attendre les découvertes d’Eris et de 2005 FY9. La taille de 2003 EL61 serait d’environ 1.500 km, tandis que son inclinaison est assez grande, plus que celle de Pluton. Quant à sa période de révolution, elle est d’environ 285 ans. Dans ce cas aussi, on peut parler de « précouverte » puisqu’on a remarqué que l’objet était déjà présent sur des clichés datant de 1955. A noter que 2003 EL61 possède deux lunes identifiées à ce jour.

Voici quelques repères permettant de situer sa position en longitude et en latitude :

1er janvier 1900 : 28°32 Gémeaux 16°S09

9 janvier 1910 : 11°12 Cancer 10°S19

7 janvier 1920 : 22°36 Cancer 04°S36

4 janvier 1930 : 02°55 Lion 00°N50

2 janvier 1940 : 12°34 Lion 05°N51

9 janvier 1950 : 21°39 Lion 10°N27

7 janvier 1960 : 00°42 Vierge 14°N32

4 janvier 1970 : 09°41 Vierge 18°N09

2 janvier 1980 : 18°45 Vierge 21°N14

9 janvier 1990 : 28°00 Vierge 23°N53

7 janvier 2000 : 07°34 Balance 25°N33

31 décembre 2006 : 14°28 Balance 26°N52

4 janvier 2010 : 17°29 Balance 27°N16

2 janvier 2020 : 27°44 Balance 27°N56

9 janvier 2030 : 08°28 Scorpion 27°N56

Les informations relatives aux trois autres objets cités plus avant étant très limitées, il ne me paraît pas utile d’en parler dans ce contexte.En revanche, et sans entrer dans des détails interprétatifs, un bref rappel des données techniques relatives à Cérès n’est sans doute pas inintéressant.

Cérès

Si Pluton a été déclassée, Cérès pour sa part est montée en grade, passant du statut d’astéroïde à celui de planète naine. Il s’agit de toute façon du plus gros objet de la ceinture des astéroïdes, situé entre Mars et Jupiter, d’un diamètre d’environ 950 km, ce qui est toutefois plus petit que bon nombre d’objets récemment découverts au-delà de Pluton. Sa période de révolution est de 4,60 ans.

Cérès fut observée pour la première fois le 1er janvier 1801 par Giuseppe Piazzi, directeur de l’observatoire de Palermo, en Sicile, qui l’observa 24 fois, la dernière le 24 janvier 1801. Il annonça sa découverte le 24 janvier 1801. Il proposa de l’appeler Ceres Ferdinandea (sic), en l’honneur de la déesse romaine Cérès (équivalente de Déméter dans la mythologie grecque), protectrice de la Sicile, et du roi Ferdinand III de Sicile. Les astronomes allemands, pour leur part, adoptèrent pendant quelque temps le nom d’Héra. La découverte de Cérès est relativement analogue à celle d’Uranus puisque Piazzi cherchait à observer une étoile et crut d’abord avoir identifié une comète… Ensuite, pendant près de 50 ans, Cérès fut considérée par les astronomes comme une planète, ainsi que Pallas, Junon et Vesta, mais elle fut déclassée après la découverte de nouveaux astéroïdes. C’est d’ailleurs William Herschel, le découvreur d’Uranus, qui opta pour l’appellation « astéroïde », c’est-à-dire « ressemblant à une étoile ». La particularité de Cérès par rapport aux autres astéroïdes est toutefois que sa masse et sa taille sont suffisantes pour être presque sphérique, justement comme une planète.Dans la mythologie romaine, Cérès (dont l’étymologie se rattache au verbe crescere, « croître ») est la déesse de l’agriculture, des moissons et de la fécondité. Fille de Saturne, elle apprit aux hommes l’art de cultiver la terre, de semer, de récolter le blé et d’en faire du pain. En raison de sa beauté, elle fut aimée par Jupiter, son frère, dont elle eut Proserpine, et par Neptune. Elle se transforma en jument pour fuir ce dernier, qui se métamorphosa en cheval pur s’unir à elle. De cet accouplement naquit le cheval Arion.

Conclusion

Cérès est déjà relativement connue des astrologues, même si son étude mériterait d’être approfondie, tandis que Pluton peut tranquillement continuer à être considéré comme une planète (c’est-à-dire un objet mouvant par rapport au fond stellaire), au même titre que le Soleil et que la Lune d’ailleurs. Son rôle est en effet indéniable, que ce soit dans les analyses interprétatives ou dans les considérations prévisionnelles. A titre d’hypothèse, on pourrait même le considérer comme une entité englobant son satellite Charon (découvert pour sa part le 22 juin 1978), ce qui élargirait sa symbolique (partant de connotations comme le passeur, le droit de passage, la corruption, la violence comme moyen de pression, le bannissement et – pourquoi pas ? – les fleuves) et qui permettrait de le considérer encore comme l’objet le plus grand parmi les transneptuniens. Certains astronomes parlent d’ailleurs d’un système double Pluton/Charon car le centre de gravité de l’ensemble n’est pas situé à l’intérieur de Pluton. Mais que dire et que faire des nouveaux objets qui émergent désormais comme autant de champignons ?

En raison de son éloignement, Sedna paraît un astre peu significatif pour notre discipline, bien que sa position en Maison puisse présenter de l’intérêt. Mais comment exploiter ses transits, son mouvement étant d’une lenteur accablante ? Quaoar semble pour sa part jouer un rôle intermédiaire (sa découverte commença à semer le doute sur le statut de Pluton, mais il n’a finalement pas été reconnu comme planète naine) et il est vrai que son appellation qui, comme pour Sedna et pour Varuna, s’éloigne de la mythologie gréco-romaine n’est pas vraiment pour nous plaire… Il ne s’agit naturellement pas là d’un argument valable pour réfuter leur utilisation, mais on peut tout de même penser que ces objets (et bien d’autres à découvrir encore sans doute) peuvent être considérés à l’instar des astéroïdes « classiques », c’est-à-dire ceux évoluant entre Mars et Jupiter : certains astrologues s’y intéresseront de près et des études à ce sujet sont d’ailleurs les bienvenues, mais leur usage interprétatif et prévisionnel ne devrait pas pour autant s’avérer indispensable. En raison de sa référence à la mythologie gréco-romaine, Orcus séduit davantage, si l’on peut dire, tout comme Ixion (même si ce dernier ne correspond pas à une divinité), mais tout cela mérite de plus amples vérifications. Reste alors le cas d’Eris…

Malgré une période de révolution très lente, Eris est intéressante, si ce n’est parce qu’il s’agit du premier objet transneptunien à acquérir un statut particulier, le mettant au même niveau que Cérès et Pluton. On sait en effet combien les « premières » ont de l’importance dans notre art, comme l’astrologie d’élection le prouve notamment. Il me semble dès lors important, comme cela vaut déjà pour Uranus, Neptune et Pluton, de s’intéresser à de nombreux facteurs contextuels, qu’il s’agisse des conditions et de l’époque de sa découverte, sans oublier évidemment ses connotations mythologiques (déjà évoquées brièvement) et divers renseignements astronomiques (idem). Pour ne citer que quelques événements majeurs entourant le moment de sa découverte, nous nous situons dans la période des attentats islamistes (à commencer par ceux du 11 septembre 2001), de l’invasion de l’Irak, avec l’opposition européenne à la décision américaine, de l’élargissement de l’Union Européenne à vingt-cinq états membres (le 1er mai 2004) et à peine une dizaine de jours avant le tsunami qui a ravagé les côtes asiatiques. Sans parler de la « fin de carrière » du Concorde, dont le dernier vol commercial s’est effectué le 24 octobre 2003, c’est-à-dire trois jours après que furent pris les premiers clichés d’Eris, qui est justement la déesse de la discorde… Bizarre, vous avez dit bizarre ? ♦

Tous droits réservés Michaël MANDL

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(Article paru dans InfoSophia n°52, 3/2006)

Notes :

1. Renseignement indiqué par Mike Brown sur son site (www.gps.caltech.edu/~mbrown/planetlila#eris).

2. Source : Mythes et mythologies – Histoire et dictionnaire, Félix Guirand et Joël Schmidt, Editions Larousse, 1996. La plupart des autres indications relatives à la mythologie sont également tirées de cet ouvrage.

3. Dans la mythologie grecque, Dysnomie, l’une des fille de Eris, représente le désordre, la désobéissance et l’anarchie. Elle n’a pas de père. Son opposé est Eunomie, l’ordre civil, tandis que ses compagnons sont Adikia (l’Injustice), Até (la Ruine) et Hybris (la Violence). Dysnomie est l’un des fléaux (l’anarchie) capturés par Prométhée et qui se sont abattus sur l’humanité lorsque Pandore a ouvert la jarre interdite (la fameuse « boîte de Pandore »). En psychomotricité, la dysnomie est un trouble du langage, la difficulté à nommer les objets. A noter que la dysnomie ventrue jaune est une moule d’eau douce et plus précisément un parasite externe dont la larve s’agrippe à un poisson-hôte jusqu’à ce qu’elle atteigne une étape convenable de maturité. Pour l’anecdote, le choix de cette appellation fait vaguement référence à la série télévisée « Xena », dont l’actrice principale s’appelle Lucy Lawless, alors que « dysnomie » se dit « lawlessness » en anglais. Les astronomes sont décidément de grands enfants…

4. Tous les repères pour les objets cités proviennent du site www.astro.com/swisseph/eris.htm. Les détenteurs de la version 8 (et ultérieures) d’Astro-PC (Auréas) peuvent également paramétrer leur programme pour afficher ces différents objets, et bien d’autres.

5. Source : http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA05568.

6. La « précouverte » est un néologisme désignant le fait de retrouver dans les archives des images relatives à un objet (une planète mineure, une comète ou un satellite) découvert ultérieurement. Une « précouverte » exceptionnelle concerne Neptune, qui fut observé par Galilée le 28 décembre 1612 et le 27 janvier 1613, lorsque la planète se trouvait en conjonction à Jupiter, mais Galilée la prit pour une étoile fixe… Il fallut alors attendre plus de 230 ans pour la découvrir !

7. A noter, que, dans ce cas, les éphémérides s’arrêtent au 26 décembre 2005.


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