Marlon Brando

mercredi 7 septembre 2011
par  administrateur
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Depuis l’invention du cinéma, beaucoup d’acteurs ont connu et connaissent encore une renommée mondiale, certains d’entre eux ayant marqué à tout jamais son histoire. Il existe toutefois des figures qui se distinguent radicalement, un peu comme si elles disposaient d’une aura particulière les hissant largement au-dessus du lot. Marlon Brando était de celles-là, lui qui connut très rapidement le succès et qui, mis à part pendant la dernière partie de sa carrière – et pour des raisons d’ordre privé comme nous le verrons – ne sacrifia jamais la qualité à la quantité, quitte à se rendre aussi rare que précieux.

Le père de Marlon Brando, prénommé Marlon lui aussi, était un commis voyageur, représentant en produits chimiques, qui ne se privait pas de tromper sa femme et de la battre quand celle-ci lui reprochait ses infidélités… Sa mère, Dorothy Pennebaker, était une passionnée de théâtre qui, malgré son désir de faire carrière dans ce milieu, ne put aller plus loin que la participation à la troupe dramatique locale, où elle donna tout de même la réplique à Henry Fonda. Manifestement insatisfaite de sa vie, elle sombra dans l’alcool. Comme l’écrira Brando dans son autobiographie, elle « buvait de plus en plus, et elle avait toujours plus de mal à cacher qu’elle n’était qu’une ivrogne. »

Après deux filles, Jocelyn et Frances, le couple met au monde un troisième enfant, cette fois un garçon, né le 3 avril 1924 à 23h00, à Omaha, dans le Nebraska (données obtenues auprès de l’état civil par D.C. Doane). Marlon Brando était donc natif du Bélier avec un Ascendant Sagittaire.

Cette double signature de l’élément Feu marque indéniablement une nature passionnée et passionnelle, destinée à s’imposer, mais aussi à « brûler la chandelle par les deux bouts ». Cela est d’ailleurs confirmé par la présence de Jupiter, maître de l’Ascendant, dans la Maison I, de la personnalité, et dans son signe, le Sagittaire : voilà une carte du ciel qui dégage beaucoup d’ambition et dont le tenant est destiné à occuper une grande place, dans tous les sens du terme ! Outre le fait qu’il soit considéré comme le plus grand acteur du XXe siècle, Brando avait aussi pris beaucoup de poids avec l’âge, une tendance qui commença à se manifester lors du tournage des Révoltés du Bounty (1961) et qui se confirma de façon éclatante lorsqu’il arriva sur le plateau de tournage de Apocalypse Now (1979) : après avoir exigé et obtenu un million de dollars d’avance (une somme considérable pour l’époque), il se présente avec pas moins de 40 kilos de surcharge pondérale, au grand dam du réalisateur Francis Ford Coppola qui, après l’avoir fait tourner dans Le Parrain (1972), avait exigé sa présence. Il était en fait destiné à tenir le haut de l’affiche et, finalement, en raison de ce problème, son nom figura bel et bien en tête du générique, mais son rôle se réduisit à sa plus simple expression… D’ailleurs, pendant le tournage, il ne se privait pas de manifester son mauvais caractère, lisant le script pour le refuser, menaçant de s’en aller tout en gardant l’avance, arrivant en retard et le plus souvent ivre. Tout cela est bien caractéristique d’une personnalité qui n’en faisait qu’à sa tête, colérique et impulsive, conformément à la nature du Bélier, un signe d’autant plus accentué ici que Brando était né à quelques heures près d’une Nouvelle Lune, ce qui marque toujours des tempéraments forts. Il suffit de se tourner vers quelques références bibliographiques pour s’en rendre compte :

« De la nouvelle Lune au premier quartier. (…)L’impulsivité et la spontanéité sont caractéristiques de cette période : mais aussi, dans un sens négatif, la confusion des valeurs et le manque d’équilibre rythmique dans l’activité des énergies – physiologiques et psychologiques – qui parfois déferlent en vagues puissantes, mais désordonnées. (…)Type nouvelle Lune : (…)
Ce type de personne tend à être éminemment subjectif, impulsif et émotif dans ses réponses aux relations humaines et processus sociaux. (…) Gens et situations sont rencontrés, dans la plupart des cas, sans vouloir les voir tels qu’ils sont réellement en eux-mêmes (…). »(1)

Et, avec une Nouvelle Lune du Bélier :

« Sur le plan psychique, alternance d’excitation et de dépression, hyperexcitation à certains moments. On fourmille de désirs confus, d’impulsions profondes, on a le goût de s’affirmer, parfois même exagérément (…). Regain d’énergie, mais de courte durée. Il y a un peu d’exaltation. On veut agir, réagir, se battre, combattre, prendre des risques. Mais aux moments d’extrême confiance peuvent succéder de fortes dépressions, des sentiments d’impuissance, d’échec. Tout prend des proportions excessives, inhabituelles, en bien comme en mal, et on passe d’un extrême à l’autre. »(2)

Ces tendances étaient d’autant plus manifestes qu’elles sont exacerbées par un double carré, à Pluton d’une part et à Mars de l’autre, rendant le tempérament encore plus redoutable et destructeur. Si en effet Marlon Brando fut un acteur hors pair, tout le monde s’accorde pour souligner que l’homme fut éminemment destructeur et autodestructeur. Comme l’a affirmé un jour Norman Mailer : « C’est notre plus grand acteur, mais c’est aussi notre voyou national. »

Avant d’en arriver aux principaux événements de sa vie, on ne peut manquer de souligner que cette configuration explosive en Maison IV marque aussi – au fer rouge – le climat familial, d’autant plus qu’Uranus, l’astre des retournements de situation, est conjoint à la cuspide de cette même Maison : outre de nombreux déménagements, le couple parental se brisa à plusieurs reprises pour se réconcilier ensuite.

Il n’est d’ailleurs pas étonnant que, conformément à ces configurations, Brando ait créé autour de lui « une famille hétérogène ». En réalité, la conjonction d’Uranus au Fond du Ciel lui conférait une profonde inconstance et un intense sentiment d’instabilité, confirmé par ses propos : « La vie est précaire. Tout peut finir d’un instant à l’autre. Je ne suis donc ni constant ni fidèle. Je ne fais pas de projets et je ne retiens personne. Je vis au jour le jour, femme après femme. »

Enfant et adolescent hypersensible et turbulent, Marlon était nul à l’école et il fut régulièrement renvoyé du lycée. C’est pourquoi son père décida qu’il avait besoin de discipline et il l’inscrivit à l’Académie militaire du Minnesota, mais son agitation et sa violence le firent renvoyer et c’est alors, pendant l’été 1943, qu’il se décide à rejoindre ses sœurs à New York, où elles étudiaient le théâtre. A noter qu’il voulait faire une carrière de footballeur, mais qu’une fracture à la rotule l’en empêcha ; ensuite, il hésita entre les ordres et la musique, sans doute sous l’influence du trigone de Neptune aux luminaires. De même, c’est du côté de l’affliction entre Uranus, gouverneur de la Maison 3 (les études), à son maître Jupiter qu’il faut voir l’incapacité du jeune Marlon à suivre une scolarité normale. Cela est d’ailleurs confirmé par l’opposition qui lie Saturne, l’autre gouverneur du secteur 3, à Mercure, le significateur naturel des études.

S’enthousiasmant pour les planches, il apprend – sous la conduite de son professeur d’art dramatique Stella Adler – à travailler par introspection, allant chercher au plus profond de son être à faire émerger un processus créatif éminemment personnel. Cela ne va pas sans exercer une forme de violence sur soi, ce qui n’est pas pour lui déplaire étant donné le masochisme naturel qui l’anime, bien exprimé par l’affliction qui relie le Soleil et la Lune en IV à Pluton en 8.

Cette configuration permet aussi de comprendre qu’en matière sexuelle Marlon Brando ne se refusait aucune expérience, n’hésitant pas à jouer sur l’ambiguïté et à s’intéresser aussi aux garçons. Mais, en raison de la tension exprimée par la triangulation qui relie cette configuration à Mars, on comprend que son avidité en la matière s’accompagnait d’une grande violence, ainsi que d’un côté franchement ordurier : faisant le plus souvent l’amour à ses amantes et amants d’une nuit sans prononcer un mot, il les rejetait à la rue au petit matin, parfois sans même leur laisser le temps de se rhabiller…

La face sombre, brutale et vulgaire de l’homme ne doit cependant pas occulter l’immense talent de l’acteur, que sa carte du ciel révèle avec une belle évidence : Mercure, maître du Milieu du Ciel (la destinée et la carrière) se place en Maison 5 (la scène), tandis que son maître, Mars, est au trigone du Milieu du Ciel : voilà des indices qui ne trompent pas quant à la meilleure orientation professionnelle ! On pourrait certes arguer que Mercure est affligé par Saturne, mais cela exprime bien le rapport contradictoire que Brando entretenait avec le monde artistique, se soustrayant sans cesse alors qu’il aurait pu occuper le devant de la scène sans grande difficulté. C’est ainsi que, après s’être passionné pour le théâtre, sans même vouloir entendre parler de cinéma, il tourne le dos aux planches pour se concentrer sur le septième art, dont il dira : « Je déteste le cinéma mais je veux gagner beaucoup d’argent. » Outre que cela se rattache à la maîtrise de Saturne sur la Maison 2 (l’argent), ces propos ont au moins le mérite de l’honnêteté !

Honnêteté et intégrité sont d’ailleurs deux mots d’ordre de l’acteur, qui s’investit complètement dans ses rôles, ne concevant son métier que par l’effort et la douleur. C’est ainsi que, pour son premier rôle au cinéma, dans C’étaient des hommes (1950), un drame sur la vie de soldats paralysés, il n’hésite pas à partager le quotidien de paraplégiques pour tourner en chaise roulante.

Toutefois, avant de commencer sa carrière cinématographique, c’est justement par le théâtre qu’émerge cette figure animale, celle d’une vraie « bête de scène », qui deviendra un idéal de beauté pour tant de femmes et un modèle pour de nombreuses générations. C’est en effet le 3 décembre 1947 qu’a lieu la première de Un tramway nommé désir, la pièce de Tennessee Williams, au théâtre Ethel Barrymore de New York, où le jeune acteur fait une entrée en scène remarquable et remarquée : comme un fauve dans une cage, le tee-shirt trempé, il se présente un paquet de viande taché de sang à la main, dans le rôle du mécanicien Stanley Kowalski. La pièce est un triomphe et Marlon Brando devient illico une star.

Forcément, un tel impact doit se traduire par des configurations astrologiques significatives, et non des moindres. Voyons ce qu’il en est :

  • Pluton, à 14° du Lion, est au trigone de la conjonction Soleil-Lune natale, l’aspect au Soleil étant d’ailleurs partile. On ne peut évidemment rêver mieux pour déclencher les passions ! Venant de franchir le seuil de la Maison 9, cette entrée en scène allait forcément avoir un retentissement international et, en effet, la pièce fut notamment montée à Paris, avec Arletty et Yves Vincent dans les rôles principaux.
  • Neptune était aussi en aspect aux deux luminaires, puisque la planète se situait à 12° de la Balance, formant ainsi une opposition. Pour étonnant qu’il puisse paraître, cet aspect n’en est pas moins révélateur de la fascination exercée par l’acteur, l’aspect d’opposition n’étant rien d’autre qu’une confrontation, mais aussi et surtout de l’éloignement qui se dessinera rapidement par rapport à la carrière théâtrale.
  • Jupiter, à 8° degré du Sagittaire, venait de franchir le seuil de l’Ascendant, depuis le début du mois de novembre, marquant ainsi le début d’un nouveau cycle existentiel et social.
  • Mars, maître de la Maison 5, à 0° de la Vierge, transitait le Nœud Nord venant marquer le défi qui attendait Marlon Brando : négocier un tournant artistique majeur dans sa destinée.

De ces diverses positions, c’est sans aucun doute celle de Pluton qui est la plus significative puisque la première de la pièce avait été précédée par une Nouvelle Lune, doublée d’une éclipse solaire, le 12 novembre dans le signe du Scorpion, activant par là le transit de la dernière planète du système solaire. Et, en ce sens, Mars – le premier maître du huitième signe – a manifestement servi de déclencheur.

Après son premier film, il tourne sous la direction d’Elia Kazan l’adaptation cinématographique d’Un tramway nommé désir (1951). Il retrouve Kazan dans Viva Zapata (1952), un rôle pour lequel il reçoit le prix d’interprétation masculine au festival de Cannes, et dans Sur les quais (1954), qui lui vaudra son premier Oscar après trois nominations.

L’année 1954 est toutefois aussi marquée par un événement douloureux, le décès de sa mère, le 31 mars.

Logiquement, à cette date, les transits étaient sensiblement plus conflictuels que lors de la première :

  • Neptune, à 25° Balance, s’opposait à Mercure natal, une position d’autant plus intéressante à relever que, outre sa position en Maison 5, Mercure est maître de la X ; or, c’est bien sa mère qui avait eu une influence déterminante sur sa carrière artistique.
  • Uranus, à 19° du Cancer, s’opposait à Mars natal, maître notamment de la Lune (la mère). On remarquera aussi son aspect de quinconce (équilibre instable) par rapport à Jupiter, maître de la Maison IV, des racines familiales. Quant au trigone que la planète forme par rapport à sa position natale, il est moins significatif s’agissant d’un aspect générationnel.
  • Jupiter, à 20° des Gémeaux, était à l’opposition de sa position natale, un aspect d’autant plus significatif que, outre la maîtrise sur la Maison IV, cette planète étend son influence (par exaltation) sur la 8, de la mort. Dans la foulée, on remarquera aussi le carré partile à l’axe parental IV-X, un autre aspect très parlant.
  • Enfin, ce jour-là, le Soleil passait à 10° du Bélier, au carré exact de Pluton natal en Maison 8.

Dans ce cas aussi, on trouve une incidence non négligeable des éclipses ayant précédé le décès :

  • L’éclipse solaire, en date du 5 janvier 1954, s’est produite à 14° Capricorne, c’est-à-dire au carré de la conjonction Soleil-Lune natale en Maison IV. On remarquera d’ailleurs que Saturne, maître de cette éclipse, se trouvait alors à 7°46 du Scorpion, une position que la planète retrouvera – en raison de sa rétrogradation – le 2 avril 1954, c’est-à-dire à peine deux jours après le décès de Madame Brando !
  • L’éclipse lunaire, du 19 janvier 1954, s’est pour sa part produite à 28° du Cancer, c’est-à-dire à l’opposition de Mercure dont on a vu qu’il est l’un des maîtres de l’axe parental.

Pour rendre hommage à sa mère, Brando appelle la maison de production qu’il fonde au printemps 1955 « Pennebaker Productions », de son nom de jeune fille.

Nous avons vu que la vie sentimentale de Marlon Brando fut pour le moins tumultueuse. Outre d’innombrables aventures en tout genre, il se maria trois fois et eut une descendance assez nombreuse, qui se partage entre enfants légitimes, illégitimes et adoptés, à tel point que ses biographes en perdent leur latin ! On pense qu’il eut une quinzaine d’enfants, dont un tiers n’auraient pas été reconnus officiellement.

En matière féminine, ses choix se portaient le plus souvent sur des créatures exotiques, de quelque contrée que ce soit, un choix manifestement dicté par Neptune en Maison 9 (l’étranger) au trigone de son maître, le Soleil, qui est aussi maître par exaltation de la Maison 5 (l’amour).

Son premier mariage eut lieu le 11 octobre 1957, avec l’actrice et mannequin de Calcutta Anna Kashfi. De cette union naquit un fils, Christian, dont on aura l’occasion de reparler. Le couple ne fait cependant pas long feu, puisqu’il se sépare à peine dix-huit mois après le mariage, le 22 avril 1959, non sans se disputer âprement la garde de l’enfant.

En toute logique, les aspects du jour sont très parlants : Vénus en particulier, à 1° Sagittaire, avec son carré partile à Pluton, à 1° Vierge, laisse planer une ombre sur cette union qui se révèlera effectivement tumultueuse. On remarquera d’ailleurs que Vénus transitait l’Ascendant natal, marquant le début d’une nouvelle vie – aussi brève fût-elle – avec une femme d’une grande beauté, mais Pluton au carré signifiait que le ver était dans la pomme… Pluton transitait d’ailleurs le Nœud Nord natal, laissant émerger une facette de la destinée de Brando nettement moins agréable. Soulignons à ce propos que, sortant du tribunal où il a obtenu le droit de visite pour son fils et après l’avoir narguée en lui faisant des grimaces pendant le procès, Marlon se fait agresser par son ex-femme, qui lui assène une gifle mémorable, immortalisée par les photographes… On trouve aussi ce jour-là un amas planétaire en Balance, regroupant Mercure, Mars, Jupiter et le Soleil, ce qui ne laisse rien présager de bon en termes de démêlés légaux et de procédures judiciaires…

Parmi les autres aspects du jour par rapport au thème natal, on remarque que :

  • Neptune, à 1° du Scorpion, transite Saturne natal, venant ainsi littéralement dissoudre tout espoir d’une union stable et durable.
  • L’amas planétaire de la Balance est opposé à la conjonction Soleil-Lune natale, et en particulier Mars et Jupiter, respectivement à 11° et 13°, ce qui laisse présager un climat pour le moins orageux…
  • De son côté, le Soleil, à 17°, est au carré partile de Mars natal, ce qui ne contribue certainement pas à apaiser les tensions !

On le voit, dans ce cas aussi, les configurations planétaires étaient suffisamment claires quant à l’issue de ce mariage. Quant aux mouvements planétaires du divorce, ils ne sont pas moins significatifs :

  • Pluton est revenu, par effet de rétrogradation, sur le 1er degré du signe de la Vierge, là où il se trouvait au moment du mariage.
  • Jupiter, à 0° du Sagittaire, transite la position de Vénus du jour du mariage (la procédure légale qui termine l’affaire sentimentale) et l’Ascendant natal, marquant par là le début d’un nouveau cycle dans la vie de l’acteur.
  • Enfin, le Soleil, à 1° du Taureau, s’oppose à la position de Neptune lors du mariage et à celle de Saturne natal.

On peut donc dire que les configurations du divorce ne répondent pas seulement de manière significative aux configurations natales, mais aussi à celles du mariage.

Ce premier échec sera suivi par une deuxième union, le 4 juin 1960, avec Movita, nom de scène de l’actrice mexicaine Maria Luisa Casteneda, qui ne dura pas plus longtemps puisqu’elle s’acheva en 1962 ; elle fut même annulée en 1968.

  • Pluton, à 3° Vierge, est alors au carré partile de l’axe Ascendant / Descendant, ce qui n’est évidemment pas non plus de bon augure.
  • Saturne, à 17° du Capricorne, est en conjonction partile à Mars natal, ce qui n’est pas un aspect garantissant une ambiance des plus amusantes… D’autant plus que Mars, à 18° Bélier est au carré de ces deux positions, venant par là exacerber les tensions. Quant à son trigone à Jupiter, il ne favorise pas pour autant l’apaisement.

C’est toutefois sur le tournage des Révoltés du Bounty que Marlon Brando rencontre la femme sans doute la plus significative de sa vie, la Tahitienne Tarita, simple fille de pêcheurs, qui sera son épouse entre 1962 et 1986 et qui lui donnera notamment une fille, Cheyenne, qui sera au centre des deux drames le plus effroyables de la vie de son père. Nous y reviendrons.

Pendant ce temps, l’acteur est au faîte de sa gloire et, comme cela arrive souvent dans pareil cas, commence alors la phase descendante de sa carrière, ce qui ne l’empêche d’ailleurs pas de tourner dans des films aussi remarquables que mémorables.

Au cours des années 60, il s’implique dans de nombreux combats humanitaires ou pour les droits civils, que ce soit en aidant l’Unicef, en défilant contre la guerre du Vietnam, en s’opposant au nucléaire ou, de façon encore plus active, en manifestant contre les ségrégations raciales, puis en soutenant le combat des Amérindiens.

En 1972, il tourne Le Parrain, dont l’interprétation lui vaut un deuxième Oscar, le 27 mars 1973, qu’il n’ira cependant pas le chercher, justement en signe de protestation contre le sort réservé aux Indiens d’Amérique du Nord. A sa place, il envoie une jeune Sioux, Sasheen Littlefeather (« Petite Plume »), qui déclare : « A son plus grand regret, Marlon Brando ne peut pas accepter cette récompense. La raison réside dans les maltraitances infligées aux Indiens par la télévision et le cinéma. »

Il enchaîne ensuite, toujours en 1972, avec un autre film mémorable, notamment pour le scandale que soulevèrent certaines scènes : Le dernier tango à Paris, avec la jeune Maria Schneider, âgée à peine de 19 ans. A partir de cette année, Marlon Brando ralentit considérablement ses activités, passant le plus clair de son temps dans l’atoll de Tetiaroa, acheté en 1966. Il écrira d’ailleurs un jour : « Je dois à Tahiti les plus beaux moments de ma vie. Si j’ai jamais approché la paix véritable, c’est sur mon île, parmi les Tahitiens. »

Il refait surface en 1978, incarnant le rôle du père de Superman : une apparition de 10 minutes à l’écran qui fut rémunérée pour la coquette somme de 18,5 millions de dollars… L’année suivante, comme déjà évoqué, on le retrouve dans Apocalypse Now, Palme d’Or au festival de Cannes. Mais l’acteur n’aime pas le monde du cinéma et il fait de tout pour dissuader les producteurs et les réalisateurs de l’engager : outre qu’il exige des cachets astronomiques, il prend du poids, arrivant selon certains à peser jusqu’à 160 kilos, ce que son Jupiter puissant de la Maison I, au carré du milieu du Ciel (la carrière), ne contredit absolument pas.

C’est toutefois la dure réalité de la vie qui le ramènera, contraint et forcé, à reprendre les tournages pour des films qui, cette fois, ne resteront pas vraiment dans les annales du cinéma. Son existence, et celle de sa famille, est frappée par un drame que de nombreuses configurations de sa carte du ciel expliquent : le 16 mai 1990, dans la maison paternelle, son fils Christian assassine d’un coup, de revolver Dag Drollet, le compagnon de sa demi-sœur Cheyenne, celui dont elle est enceinte, sous prétexte qu’il la battait.

Les configurations natales de Brando sont suffisamment claires, avec Uranus conjoint au Fond du Ciel (la brusque rupture de la « quiétude » familiale), les luminaires affligés par Mars et Pluton en Bélier et dans la Maison IV (mort violente dans le contexte familial) et avec Mercure en Maison 5 (l’enfant) opposé à Saturne (le geste qui le mènera à se confronter à l’autorité). Notons d’ailleurs que c’est justement Mars (les armes à feu et la violence) qui est maître de la Maison 5, mais aussi de la 12 (l’enfermement et la prison).

De son côté, Christian, né le 11 mai 1958 à 19h36, à Los Angeles, Californie, présente quelques aspects très parlants eu égard à ce qui s’est produit, en particulier une conjonction Lune-Mars dans la Maison 3 (la fratrie), opposée à Pluton (la destruction).

Les aspects les plus significatifs du jour de l’assassinat sont les suivants :

  • Neptune, le maître de sa Maison IV (la famille), à 14° du Capricorne, est au carré de la conjonction Soleil-Lune natale, l’aspect au Soleil étant partile. Fait remarquable : les luminaires sont tous deux maîtres de la Maison 8, de la mort. La planète du flou (les circonstances exactes de l’assassinat n’ont jamais été élucidées) est aussi au sesquicarré de Vénus natale, touchant ainsi de façon violente une symbolique féminine, autrement dit sa fille.
  • Saturne, à 25° du Capricorne, est au carré de Mercure natal, rendant certains gestes (du fils : Maison 5) irréversibles.
  • Jupiter à 9° du Cancer, le premier maître de la Maison IV, mais aussi de l’Ascendant, transite Pluton natal, co-maître de 12 en Maison 8, laissant présager des démêlés judiciaires suite à une sombre affaire familiale…
  • Plus significatif encore, Mars, à 19° des Poissons, transite Uranus et la cuspide de la Maison IV, indiquant le brusque retournement de situation sur le plan familial, dû à un crime peu ou mal élucidé, surchargé de mystères et de faux-semblants. La planète rouge forme aussi un carré partile à Jupiter, maître de l’Ascendant et du Fond du Ciel : le sujet est touché dans son intimité familiale.
  • Vénus, à 13° du Bélier, transite la conjonction Soleil-Lune natale : Brando est directement touché dans ses affects. La planète est aussi au semi-carré de sa position natale, renforçant la crise liée à une figure féminine de la famille, sa fille.

On remarquera par ailleurs que ce jour-là Jupiter était en opposition partile à Uranus natal, à 9° du Capricorne, produisant ainsi un effet de résonance par rapport à la quadrature formée par ces deux planètes dans la carte du ciel de Brando.

Dans ce cas aussi les éclipses ayant précédé l’événement sont significatives :

  • L’éclipse solaire du 26 janvier 1990, à 6°35 Verseau, est gouvernée par Saturne, qui se trouve à 18°37 Capricorne, c’est-à-dire conjoint à Mars natal : épreuve liée à une arme à feu…
  • L’éclipse lunaire du 9 février 1990, à 20°44 Lion, voit son maître par exaltation, Neptune, à 13°26 Capricorne, donc au carré des luminaires de Marlon Brando : la période la plus trouble de sa vie commence alors…

Le procès s’est ouvert le 14 janvier 1991. Pour que son fils comparaisse libre, Marlon Brando hypothèque sa maison et paye une caution de 10 millions de dollars. Cheyenne, de son côté, est inculpée de complicité, mais elle bénéficiera d’un non-lieu. Son, demi-frère, en revanche, écope le 28 février 1991 d’une condamnation à dix ans de prison, même s’il ne purgera que la moitié de sa peine.

Le début du procès est notamment marqué par les aspects suivants :

  • Neptune se retrouve à 14° du Capricorne, c’est-à-dire sur le même degré que le jour de l’assassinat, au carré de la conjonction Soleil-Lune natale.
  • Saturne, à 27° du Capricorne, se retrouve au carré de Mercure natal en Maison 5, mais cette fois l’aspect est partile, indiquant que l’autorité va devoir trancher quant au sort de son fils.
  • Mars, à 28° du Taureau, transite Vénus natale : on juge un crime lié à sa fille.

La position de Mars est d’autant plus significative que la planète est en opposition à Pluton transit, reproduisant ainsi une configuration présente dans le thème natal, ce qui a toujours un effet exponentiel.

Mars et Saturne sont particulièrement importants puisque le lendemain s’est produite une éclipse solaire, à 25° du Capricorne, donc gouvernée (par exaltation et par domicile) par ces deux planètes, et se formant au carré de Mercure natal.

Le verdict tombe sous les configurations suivantes :

  • Neptune, à 16° du Capricorne, est conjoint à Mars natal : il faut expier le crime, l’autorité l’exige…
  • Uranus, à 12° du Capricorne, est arrivé au carré de la conjonction Soleil-Lune natale : la séparation tombe comme un couperet et elle est inéluctable ; le fils sera puni.

Ce jour-là se reforme dans le ciel un aspect présent dans le natal : le Soleil, à 9° des Poissons, applique au carré de Mars, à 13° Gémeaux. On retrouve donc une répétition d’aspect conflictuel…

Sans entrer dans trop de détails, qui nous mèneraient trop loin, on remarque que, par rapport au jour de l’assassinat, Christian Brando recevait les aspects suivants :

  • Uranus, co-maître de la Maison 3 (frères et sœurs), à 9° du Capricorne, était au carré de sa Vénus natale en Bélier dans la Maison IV : la réaction brusque et violente liée à un membre de la famille de sexe féminin.
  • Saturne, maître de 3, à 25° du Capricorne, au carré partile de Mercure natal, significateur naturel de la fratrie. On remarquera que Mercure est maître du Milieu du Ciel et du Descendant : la destinée bascule en raison du rapport problématique à l’autre, le rival, l’adversaire.
  • Jupiter, à 9° du Cancer, est au carré de Vénus natale. L’aspect est d’autant plus remarquable que, outre que Vénus est touchée pour la seconde fois, cela signifie que l’opposition céleste de Jupiter et Uranus est partile.

L’autre événement dramatique de la vie de Marlon Brando fut le suicide par pendaison de sa fille Cheyenne, qui ne s’était jamais remise de l’épreuve traversée. Après plusieurs tentatives, à partir de novembre 1990, elle est parvenue à ses fins le 16 avril 1995, dans la maison de sa mère à Tahiti. Marlon n’y est pas pour rien dans cette triste fin et rien que sa relation avec Cheyenne mériterait tout un article, si ce n’est que nous ne disposons de toute façon pas de l’heure de naissance de celle-ci. Tiraillée entre l’assassinat du père de son enfant et la condamnation de son demi-frère, elle trouvera d’autant moins d’issues que son père l’enverra dans une clinique psychiatrique privée, près de Paris. Pour la troisième fois en un an, elle y tente de mettre fin à ses jours ; la suivante sera la bonne…

Le 16 avril 1995, les configurations célestes ne sont pas non plus tendres avec notre acteur :

  • Pluton à 0° du Sagittaire est situé entre l’opposition à Vénus natale et la conjonction à l’Ascendant, un indice très net d’épreuve personnelle touchant à une fille (Vénus est d’ailleurs le deuxième maître de la Maison 5). A noter qu’il est donc aussi au sesquicarré du Soleil natal en IV.
  • Neptune, à 25° du Capricorne, est au carré de Mercure en Maison 5.
  • Uranus, à 0° du Verseau, est au carré partile de Saturne : terrible dureté de l’épreuve.
  • Saturne confirme puisque, à 19° des Poissons, il est lui-même conjoint à Uranus et au Fond du Ciel, sans oublier son carré partile à Jupiter… L’épreuve familiale, tranchante, est bel et bien signalée. Les lectrices et lecteurs les plus attentif(ve)s auront remarqué que Saturne est ainsi arrivé exactement sur la position de Mars lors du drame, un fait d’autant plus notable qu’en même temps Neptune est sur la position de Saturne du 16 mai 1990 !
  • Au seuil de négocier son septième cycle, Jupiter, à 15° du Sagittaire, indique qu’une période de vie est sur le point de s’achever.
  • Quant aux astres rapides, le Soleil et Mercure, respectivement à 26°02 et 28°14 du Bélier, ils encadrent Mercure natal, impliquant encore une fois la Maison 5. Une activation littéralement viciée par le carré céleste à Uranus et à Neptune.

Plus frappant encore : la veille, le 15 avril 1995, était un jour d’éclipse lunaire, à 25°09 de la Balance, au double carré partile de Neptune, à 25°30 du Capricorne. Outre qu’elle était très proche de l’aspect exact à Mercure natal, on remarque un fait pour le moins troublant. En effet, ses deux maîtres, Saturne (par exaltation) et Vénus (pas domicile) sont conjoints à 19°48 et 21°58 des Poissons, se superposant avec une étonnante précision à Uranus et au Fond du Ciel.

Avec l’homme, qui nous a quittés le 1er juillet 2004 d’une embolie pulmonaire, nous avons perdu l’immense acteur dont la vie privée n’était sans doute qu’une plus sombre facette.

Les étoiles étaient évidemment là pour fixer le rendez-vous :

  • Pluton, à 20° du Sagittaire était conjoint à Jupiter, maître de la IV, de l’Ascendant, mais aussi de la 8 par exaltation, et au carré d’Uranus et de l’axe Fond du Ciel / Milieu du Ciel (aspect partile).
  • Saturne, à 15° du Cancer, était opposé à Mars et en carré aux luminaires. La planète transitait la maison 8 natale…
  • Jupiter, à 13° de la Vierge, était au quinconce des luminaires, soulignant la précarité de la situation en termes de vitalité.
  • Mars, à 4° du Lion, était au semi-carré du Milieu du Ciel (la destinée), comme Saturne depuis la Maison 8.

Quant à l’éclipse solaire ayant précédé le décès, elle n’est pas moins significative, que du contraire : s’étant produite le 19 avril 2004 à 29°49 du Bélier, elle est proche de Mercure natal mais elle est surtout opposée de très près à Saturne natal. Qui plus est, Mars, qui la gouverne, était alors à 18°41 des Gémeaux, c’est-à-dire opposé à Jupiter et carré à Uranus et au Fond du Ciel. ♦

Tous droits réservés Michaël MANDL

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(Article paru dans Astres n°684, avril 2005)

Lexique :

Partile : se dit d’un aspect se produisant sur le même degré en longitude. Par exemple le sextile entre une planète à 21°03 Balance et une autre à 21°37 Sagittaire est partile, comme le carré entre une planète à 9°42 Taureau et une deuxième à 9°22 Verseau.

Rétrogradation : mouvement apparent d’une planète qui, vue de la terre, revient sur ses pas à certaines périodes de l’année.

Références bibliographiques :

HIRSIG Huguette, La Lune et vous, Sand & Tchou, 1983, pp.68-69.

RUDHYAR Dane, Le cycle de la lunaison, Ed. du Rocher, 1978, pp.82-83 et 95.


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